Seizième semaine du procès
Newsletter résumant la seizième semaine du procès (27/03/2023)

Bienvenue dans la seizième édition de la newsletter de V-Europe. La newsletter de cette semaine est rédigée par l'équipe de défense de V-Europe, qui défend de nombreuses parties civiles pendant ce procès.

Vous souhaitez recevoir cette newsletter par mail ? N’hésitez pas à envoyer un mail à Florian Jehin : florian.jehin@v-europe.org.

Sommaire

  • Lundi 27 mars - Mercredi 29 mars : témoignages des parties civiles
  • Jeudi 30 mars : audition d'experts politologues et criminologues

Lundi 27 mars : témoignages des parties civiles 

En début de matinée, l’accès au site s’est trouvé suspendu en raison d’un mouvement d’humeur de la police fédérale. Chacun a été invité à patienter dans sa voiture, en attendant l’arrivée des renforts policiers. 

L’audience a donc commencé avec beaucoup de retard, avec les témoignages de la famille de Lauriane VISART de BOCARME, décédée à Maelbeek alors qu’elle n’avait que 27 ans. Elle était diplômée de droit UCL et travaillait à l’UNMS. Elle pratiquait le hockey et avait aidé au parc Maximilien. Son père est Michel VISART, journaliste économiste de la RTBF : elle lui avait téléphoné à 8h20 ce même matin, après avoir entendu l’info des explosions à Zaventem, le craignant à l’aéroport pour un déplacement professionnel qui était prévu.

Les parents avaient écrit à la Cour pour prévenir qu’ils ne viendraient pas. Seules les deux sœurs de Lauriane ont donc comparu. 

Fortement prise par l’émotion, Marine VISART de BOCARME a seulement voulu partager une anecdote sur sa sœur. Elle a expliqué que plusieurs jours après son décès, la famille a fait ouvrir son appartement à Etterbeek. Trois objets ont été retrouvés et l’ont marquée (un iPad avec tous les messages que ses amis lui avaient envoyés pour avoir de ses nouvelles après les attentats, un livre écrit par un historien sur DAECH et une lettre de la STIB qui lui demandait de renouveler son abonnement).

Pour sa part, Clotilde VISART de BOCARME, psychologue, a décrit Lauriane comme souriante et jeune pour toujours. 

RTL a relaté ce témoignage.

La Cour a ensuite procédé à l’audition de Madame Christelle GIOVANNETI, qui était dans la voiture 1, à Maelbeek. 

Elle ne prenait pas le métro d’habitude mais elle devait se rendre dans le centre-ville ce jour-là pour une réunion. Elle est partie en retard et a appris sur le chemin qu’il y a eu un attentat à Zaventem. Elle était au téléphone avec une amie pour discuter de Zaventem quand elle s’est trouvée à Maelbeek. Elle a vu une immense boule de feu et a entendu un bruit assourdissant et métallique. Elle a expliqué avoir eu le sentiment d’être portée vers l’avant avant d’être projetée en arrière, vers son siège où elle se trouvait assise. 

Le conducteur du métro est ensuite arrivé dans la rame et l’a apaisée. Tous les passagers sont sortis ensemble sur le quai. Elle n’est pas parvenue à regagner l’escalator au départ, tant elle a été choquée par ce qu’elle voyait par terre (qu’elle savait directement être des restes humains). Elle a vu une personne sortir de la voiture 2 et tituber vers le mur, où elle s’est effondrée. Elle est allée lui porter secours avec une autre personne, étudiante en médecine. Elle a vu ses mains, dont l’une qu’elle s’est dit qu’elle serait perdue tant elle était en lambeaux. 

Cela fait 7 ans qu’elle survit avec les images qu’elle a dans la tête. Reconnue comme victime des attentats, elle a été conviée à des commémorations. Elle a expliqué que tout ce qu’elle a vécu lui a montré la solidarité et l’amour, ainsi que la fraternité. Elle se dit aujourd’hui en paix et fière d’avoir entamé le chemin de la résilience. Ses blessures physiques sont cependant irréversibles et se manifestent quotidiennement. A trente ans, elle a mis ses premiers appareils auditifs. Elle est triste de ne pas entendre les petits mots que sa fille lui glisse sur l’oreiller, et de devoir faire des efforts incommensurables pour suivre les conversations d’un simple diner avec des amis. 

Elle explique aussi qu’après l’horreur, elle a été victime une seconde fois par le fait des médecins des assureurs. Elle s’est sentie dévaluée en permanence et jugée sur des critères médicaux d’un autre âge, avec des dossiers ouverts partout.

La matinée s’est terminée par le témoignage de Madame Stella MULOWAY KABULA, qui se trouvait elle aussi dans la première voiture du métro à Maelbeek. 

Ce jour-là, elle terminait de travailler et devait aller à Mérode pour enchainer sur son deuxième job. Elle s’est beaucoup demandé si elle devait venir témoigner car elle ne voyait pas ce qu’elle allait dire de différent par rapport aux autres victimes. 

Madame MULOWAY KABULA témoigne aujourd’hui pour demander au gouvernement d’être plus juste avec les victimes. Beaucoup de choses se sont arrêtées dans sa vie et sa vie sociale est chaotique depuis 7 ans. Elle a demandé qu’il y ait plus de bienveillance pour les victimes et les vies qu’elles avaient avant. Il y a aussi eu des répercussions pour tous ses proches, notamment pour son fils ainé qui a dû arrêter ses études universitaires car sa mère n’a plus été en mesure de les financer après l’attentat. 

En début d’après-midi, c’est Madame Alhem EL KHALDI qui s’est présentée à la barre des témoins.

Elle se trouvait dans la troisième voiture du métro, après avoir déposé son fils de 18 mois à la crèche, près de la station de métro Hermann Debroux. Elle y a appris qu’un attentat avait eu lieu à Zaventem et elle est repartie la boule au ventre vers le métro. Elle a discuté au téléphone avec une amie sur son trajet de métro, mais elle avait un mauvais pressentiment. 

Quand l’explosion a eu lieu, elle s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un attentat terroriste. Elle se rappelle encore l’odeur qui régnait, et qui revient à elle à chaque fois qu’elle passe près d’un barbecue. Elle a d’abord fait la morte dans le wagon où elle se trouvait, pensant que les terroristes allaient venir les achever à la mitraillette. 

Quant aux compagnies d’assurance, elle a expliqué que c’est comme si elles avaient été coupables d’avoir été présentes le 22 mars dans les attentats, tant elles ont été « atroces » avec les victimes. 

Son fils (qui a aujourd’hui 8 ans) est suivi par un psychologue et ne se sépare jamais de sa mère. Il a été diagnostiqué TDAH et a des troubles de l’attention. 

En fin de témoignage, Madame EL KHALDI a pardonné aux accusés car c’est ce que lui demande l’Islam, sa religion. Elle espère que cela pourra apaiser le poids qu’elle porte en elle depuis 7 ans.

Son audition a été suivie du témoignage de Madame Sara MARGOUM.

Elle se rendait au travail depuis Hermann-Debroux, mais avait vu les informations à la télévision quant aux attentats de Zaventem. Elle montait systématiquement dans le deuxième wagon pour changer plus facilement de ligne à Arts-Loi. Mais ce jour-là, elle a comme senti la main de son père (décédé) dans son dos qui la retenait, pour la faire monter dans la quatrième voiture. 

Après l’explosion, qu’elle attribuait au départ à une panne technique, elle est restée à sa place. Elle sentait la fumée et elle s’est couchée sur le sol en se disant que si c’était quand-même une bombe, il y en aurait peut-être une deuxième comme à Zaventem. Elle a essayé d’appeler sa sœur mais les réseaux étaient coupés. Elle a fait sa prière, que tout musulman doit faire avant de mourir (et récitée à l’audience puis traduite par l’interprète). Elle a ensuite essayé de sortir mais, en quittant le wagon, les portes se sont refermées sur elle. Elle a dû beaucoup s’acharner, avec l’aide d’autres personnes, pour que les portes se rouvrent. 

Sara MARGOUM a, elle aussi, critiqué les médecins des assurances, qui ne l’ont pas traitée avec respect. Avec les années, la colère la gagne de plus en plus. Avant les attentats, elle voulait devenir mère mais le choc subi ce jour-là a provoqué une ménopause prématurée chez elle et elle a dû faire le deuil de pouvoir donner la vie un jour.

Elle a terminé son témoignage en parlant de sa religion et de la paix qu’elle l’encourage normalement à donner autour d’elle. Elle ne comprend pas que de telles atrocités aient pu être commises au nom de cette religion pacifiste.

7sur7 a relaté ce témoignage.

La Cour a ensuite entendu Madame Sabah AGHARBI, qui se trouvait dans la quatrième voiture du métro. Elle a reçu un message de sa mère le matin pour l’informer des attentats de Zaventem. Elle a donc hésité à prendre les transports en commun car elle se rendait dans le quartier européen. C’est une aberration pour elle que la circulation des métros n’ait pas été interrompue à la suite des explosions à Zaventem. 

Après l’explosion, tout était noir. Plusieurs personnes ont tiré les portes pour réussir à sortir. Les gens étaient très calmes. Elle a hésité à sortir de peur qu’on vienne les achever mais elle a quand-même suivi le mouvement. Il y avait des alarmes assourdissantes qui sonnaient. Elle est sortie de la station en ayant l’impression que ses pieds ne touchaient pas le sol. Dehors, elle a vu des gens qui crachaient par terre de la suie. Elle a appelé sa mère mais elle ne réalisait pas. Elle lui a dit qu’elle allait aller travailler, bien que sa mère ait proposé de venir la chercher. Sur son chemin, elle a vu des blessés, dont certains qu’elle a essayé d’aider. Arrivée à son travail, elle a prévenu qu’il ne fallait surtout pas sortir. A la cafétaria, tout le monde est arrivé autour d’elle. Une collègue lui a dit qu’elle était soulagée de la savoir en vie et qu’elle la ramènerait plus tard chez elle en voiture et cela l’a touchée. 

Elle a appelé son médecin-traitant, qui l’a reçue en urgence le lendemain matin. Celui-ci l’a mise à l’arrêt un mois et l’a envoyée chez un psychiatre près de chez elle. Son employeur n’a jamais accepté qu’elle ait été absente dès le lendemain des faits et l’a licenciée le 22 décembre 2016 pour mauvaise gestion de ses congés. 

Aujourd’hui, c’est un combat quotidien, « de la survie », et une bataille permanente avec les assureurs. 

En fin de journée, il a été encore procédé à l’audition de Madame Liza DIGNAC et Monsieur Julien CIARNIELLO, qui étaient à Zaventem avec leurs quatre enfants (âgés de 2 à 10 ans) pour partir à Valence. 

Madame DIGNAC était dans le hall des départs avec les quatre enfants et Monsieur CIARNIELLO garait leur voiture. Il a d’abord raté l’entrée du parking et a dû faire tout le tour, ce qui l’a retardé. Quant à Madame DIGNAC et les enfants, ils ont eu un problème avec un bagage (qui était trop lourd), ce qui a nécessité qu’ils s’écartent une seconde pour l’enregistrement … et les a sauvés puisqu’ils se sont éloignés de l’endroit où la bombe a ensuite explosé. 

Monsieur CIARNIELLO arrivait au loin devant l’aéroport quand la (seconde) bombe a explosé. Madame DIGNAC a compté plusieurs fois tous ses enfants pour être sûre qu’ils étaient toujours tous là. Ils ont été se réfugier dans un petit local qui était juste derrière les comptoirs d’enregistrement, sans faire de bruit car ils pensaient que l’attaque allait continuer. Ils ont attendu là assez longtemps. 

De son côté, Monsieur CIARNIELLO s’était rué dans l’aéroport à la suite des explosions et avait tenté de rechercher sa famille, en criant leur nom. Il sait aujourd’hui que la troisième bombe aurait sans doute explosé sur lui. Le réseau téléphonique fonctionnait encore et il a alors pu savoir que sa famille s’était réfugiée dans un local. 

Après les faits, ils se sont surtout concentrés sur l’état psychique des grands enfants et se sont moins soucié des petits. Mais aujourd’hui le plus jeune de leurs enfants a un problème à l’oreille car son tympan avait en fait été perforé. 

Ils témoignent aujourd’hui car ils ont souhaité honorer un devoir de mémoire pour ceux qui n’ont pas eu leur chance. C’est important pour eux que l’humain reste uni pour surmonter l’horreur. 

Mardi 28 mars : témoignages des parties civiles

BX1 a résumé cette journée du procès.

La matinée a principalement été consacrée aux témoignages de Jaana METTÄLÄ et Païvi METTÄLÄ.

Madame Jaana METTÄLÄ se trouvait sur le quai du métro, en bas des escaliers, au moment de l’explosion. Elle était enceinte de 6 mois et demi au moment des faits. Aujourd’hui sa petite fille est née et va bien. Au moment de l’explosion, elle a été projetée au sol et s’est retrouvée dans une boule de feu. Elle a pensé, que « s’il y a une deuxième explosion, c’est fini ». Elle s’est alors enfuie vers la sortie le plus rapidement possible pour protéger son bébé.

Suite à une intervention, le rythme cardiaque du bébé a fortement augmenté et les médecins se sont préparés pour une césarienne, injectant un produit pour le développement des poumons en cas de naissance prématurée. Jaana ne se rendait pas compte de tout ça car elle était plongée dans un coma artificiel. Cependant, sa compagne, Maria, a subi un choc important. Elle est arrivée à l’hôpital en pensant que Madame METTÄLÄ était légèrement brûlée aux mains et elle l’a retrouvée gravement brûlée, emmaillotée comme une momie et plongée dans un coma artificiel.

En raison du risque pour le bébé, Jaana METTÄLÄ a été transférée à Leuven. Elle est sortie du coma le jeudi. C’est à ce moment-là qu’elle a réalisé qu’elle et son bébé auraient pu mourir. Le bébé est né le 1er juin par césarienne en bonne santé et sans signe de dépendance aux médicaments qu’elle avait dû prendre durant son hospitalisation. Jaana est fière de s’être battue pour diminuer les doses afin que son bébé aille bien. Cependant, au vu de tous les évènements, l’allaitement fut un échec et il était très dur pour elle de s’occuper de son bébé notamment parce que les plaies pouvaient encore s’infecter. 

Elle s’est attardée sur la question de la culpabilité que pouvait ressentir les terroristes. Elle a alors évoqué ses dialogues intérieurs : « Est-ce que les terroristes ont des remords ? Pour cela ils doivent d’abord se sentir concerné par la souffrance des victimes. Le sont-ils ? ou sont-ils indifférents ? »

Sur la question du pardon, elle a souligné se sentir en accord avec d’autres témoignages : pour envisager de pardonner, il faut un échange. 

Madame Païvi METTÄLÄ est la sœur de Jaana METTÄLÄ. Au moment des faits, elle se trouvait en Suède. Elle a eu très peur car elle savait que la station Maelbeek était très proche du lieu de travail de Jaana. Elle a donc désespérément tenté de l’appeler pour entendre sa voix. Mais c’est surtout son téléphone qui n’arrêtait pas de sonner : « Mon téléphone était rempli de questions et d’inquiétude à ton sujet, ma chère sœur ».

L’audience s’est poursuivie avec le témoignage de Madame Larissa SCELFO, épouse de Monsieur Yves CIYOMBO, décédé dans la station Maelbeek, et dont la famille de Monsieur était venue témoigner devant la Cour d’assises la semaine dernière.

Madame SCELFO a insisté sur le fait qu’il fallait avant tout se souvenir des victimes. « Yves était un soleil. Il aimait la vie et les gens ».  Elle a ensuite rappelé que son mari n’avait que 27 ans au moment où on lui a ôté la vie. Ce jour-là, pour la première fois, il avait pris le métro un peu plus tard car leur fille était malade. 

Elle l’avait eu au téléphone juste après l’explosion de Zaventem pour lui dire d’aller se planquer. Madame SCELFO a enfin ajouté à l’attention des accusés que lorsqu’on enlevait les droits de quelqu’un, on y avait plus droit. 

Mercredi 29 mars : témoignages des parties civiles

Cette journée a été résumée par BX1.

La journée de mercredi a de nouveau été entièrement consacrée aux témoignages des victimes. Normalement, c'est aujourd'hui le dernier jour de témoignage des victimes, mais la présidente a déplacé trois victimes qui devaient normalement témoigner le mardi 28 après-midi au lundi 3 avril. Une quatrième victime, qui n'a demandé à témoigner que plus tard, a également été ajoutée à l'ordre du jour de lundi 3 avril.

Il y a beaucoup de personnes présentes à l’audience toute la journée et une chaleureuse solidarité entre les victimes est manifeste.

Le premier témoin prévu est Madame Leila MARON. Elle se trouvait à trois mètres du kamikaze le 22 mars 2016 lorsqu'il s'est fait exploser dans le deuxième wagon du métro. Sa collègue, Madame Lauriane VISART DE BOCARME, n'a pas survécu à cet attentat.

Le témoin raconte qu'elle écoutait de la musique au moment où la bombe a explosé et que son instinct de survie l'a poussée à sortir des lieux. 

Elle a subi une perforation du tympan, des brûlures au visage et aux mains et des douleurs thoraciques dues à l'explosion. Elle a également souffert d'anxiété et d'insomnie.

Comme beaucoup d'autres victimes, Madame Maron se plaint du manque d'empathie des assureurs avec lesquels elle est toujours en litige au sujet de ses dommages.

Madame MARON a déclaré que les véritables enjeux du procès tournent autour de questions telles que celles de savoir ce qui a poussé des jeunes ayant grandi en Belgique à commettre de tels actes. Elle a ajouté qu'il s'agissait d'un problème de société et que chacun portait une part de responsabilité.

Elle avait également un message pour les accusés. Elle s'est dit « désolée et triste qu'ils aient atteint un point de non-retour. J'ose espérer que ceux qui sont encore en vie trouveront un autre chemin. Les terroristes n'auront jamais le dernier mot. Je suis plus vivante que jamais. »

Ensuite, la parole a été donnée au couple Madame Sandrine COUTURIER et Monsieur Olivier LECOMPTE pour leur témoignage.

Madame COUTURIER se trouvait également dans le deuxième wagon du métro lorsque la bombe a explosé à la station Maelbeek. Elle explique avoir ressenti un souffle de vie lorsqu’elle a vu les images à l’audience laissant entendre que c’était un morceau de genou du kamikaze, et non une partie de corps d’une victime, qui lui avait pesé sur le thorax après l’explosion.

Son témoignage porte principalement sur le long chemin qu'elle a parcouru au cours des sept dernières années et combien il est difficile d'accepter que sa vie ne sera plus jamais la même qu'avant l'attentat. 

Elle a témoigné des conséquences physiques, psychologiques et sociales. Pendant les deux premiers années, elle s'est sentie « plus proche du côté des morts que de celui des vivants. »

Madame COUTURIER témoigne du soutien inconditionnel de sa famille et de ses amis. Aujourd'hui elle est toujours en contact régulier avec d’autres survivants de l'attentat de Maelbeek. Elle appelle leur groupe « les petites copines. » Dans le cadre de son processus d'adaptation et de sa recherche de réponses, elle a rencontré des mères dont les fils sont partis en Syrie. Ces rencontres ont été enrichissantes pour elle. Elle déclare qu'il est important pour elle que le processus ait lieu maintenant. Cela lui permet de relier les souvenirs et de reconstituer les faits aussi précisément que possible. Elle déclare avoir été victime d’une bombe, pas d’un homme. Elle se dit touchée par la complexité de la situation et conclut que « ce ne sont pas nos semblables qui ont commis cet acte »

Le témoignage de Monsieur LECOMPTE montre la souffrance des victimes indirectes. Il n'est pas seulement le mari de Madame Sandrine COUTURIER qui se trouvait dans le métro. Il explique comment sa vie a changé radicalement après les attentats et le sentiment d'impuissance qu'il a ressenti. A la fin de son témoignage, Monsieur LECOMPTE montre une photo d'un vase japonais restauré comme une métaphore du processus de guérison des victimes.

Après le témoignage de ce couple, Monsieur Mohamed ABRINI a demandé la parole et les a remerciés pour partager leur histoire et « qu'il avait écouté leur témoignage avec beaucoup d'attention et qu'il était désolé qu'ils aient eu à subir cette épreuve. » C'était la première fois qu'un des accusés exprimait ses regrets à l'égard d'une victime.

Le dernier témoin à s'exprimer avant la pause déjeuner est Madame Alphonsine SOROZO UMUBYEYI.

Le 22 mars 2016, elle se rendait au palais de justice de Bruxelles où elle travaillait comme interprète ; elle se trouvait dans le troisième wagon au moment de l'explosion. Elle compare la situation après l'explosion de la bombe à l'enfer sur terre. 

Lorsque la présidente lui a demandé comment elle allait, Madame SOROZO UMUBYEYI a répondu que c'était difficile. « Il faut essayer de comprendre l'incompréhensible. Le plus dur, c'est que je n'ai pas la force de surmonter ma peur. Je me méfie de tout. »

Son témoignage a été repris par RTL.

Après-midi, l'audience s'est poursuivie avec le témoignage de Madame Patricia MERCIER.

Elle se trouvait également dans le second wagon. Le témoin indique qu'il lui a fallu un mois pour poser des questions sur les attentats, trois mois pour s'informer auprès des médias et un an pour rencontrer d'autres victimes.

Elle se demande pourquoi les victimes n'ont pas été examinées par des neuropsychiatres connaissant les effets d'une explosion. Elle déclare vouloir exprimer sa colère à l'égard des compagnies d'assurance. La présidente note ici qu'elle n'est certainement pas la seule victime à s'en plaindre. Elle affirme être présente au procès parce qu'elle souhaite essayer de comprendre toutes les facettes de l'histoire. « Qu'est-ce que la radicalisation ? Comment une vie peut-elle changer en une seconde ? Que nous est-il arrivé ? Qui y a contribué ? »

Le témoin suivant est Madame Karen NORTHSHIELD, qui a survécu à l'attentat de Zaventem en étant très grièvement blessée.

Pendant trois ans, elle est restée à l'hôpital dont 79 jours de coma entre la vie et la mort. Elle a dû subir plus de 60 opérations et a dû faire face à plusieurs complications médicales.

Lorsque la présidente lui a demandé quelle était sa profession, elle a répondu « invalide de guerre. » Madame NORTHSHIELD commence son témoignage en disant « cela aurait pu être vous. »

« Je n'ai pas connu la mort, mais l'enfer », a déclaré Madame NORTHSIELD. « D'une femme dynamique, heureuse et en bonne santé, promise à un bel avenir, je suis devenue une femme proche de la mort. »

Madame NORTHSIELD a décrit comment les cauchemars, les peurs et les handicaps ont dominé sa vie pendant sept ans.

« Je n'entendrai plus jamais comme avant. Je ne pourrai jamais manger comme avant. Je ne pourrai jamais vivre comme avant. Je n'aurai jamais d'enfants. »

Elle décrit le djihad qu'elle a dû mener pour se réhabiliter. Le témoin explique qu'elle a perdu sept ans de sa vie et que l'avenir est incertain. Elle affirme que c'est une bataille qu'elle ne devrait pas avoir à mener. 

« Pendant que tu respires, je me bats. Pendant que vous mangez, je me bats. Pendant que vous vous amusez, je me bats »

Le témoignage de Karen a été repris par Le Soir.

Jeudi 30 mars : Audition de politologues et criminologues

La journée du jeudi 30 mars a été consacrée à l’audition d’experts politologues et criminologues, tous professeurs d’université.

Le premier témoin fut le politologue français Thomas PIERRET, affilié au CNRS et spécialiste des questions de terrorisme.

Il a décrit l’évolution historique et politique du conflit en Syrie et en Irak, l’intervention des forces de la coalition, la notion de Sham, … et a apporté des éléments factuels dont beaucoup avaient déjà été énoncés par le politologue FAHMI, attaché à la police belge, et déjà entendu par la cour d’assises.

Les criminologues Fabienne BRION (UCL) et Corinne TORREKENS (ULB) ont été interrogées sur le processus de radicalisation des jeunes.

Elles précisent que les campagnes d’attentats suicide sont liés à 95% à des conflits guerriers territoriaux : la logique est de faire pression sur les Etats démocratiques, ceux-là seuls qui médiatisent ces attentats en présence de gouvernements qui entendent montrer qu’ils réagissent. La face cachée est que ces attentats risquent d’accroitre la réaction occidentale dans une forme d’escalade.

L’E.I. a revendiqué 113 attentats, dont 108 contre des pays de la coalition et dont aussi 108 après le début des frappes de la coalition ; parmi les 5 restants non revendiqués, il y a l’attentat au Musée juif de Belgique.

Elles observent que les jeunes qui sont partis sont d’abord de la région d’Anvers puis de la région de Bruxelles, et que les suspects des attentats du 22 mars sont des francophones masculins et bruxellois (à l’exception de quelques « déployés » en Europe) : elles précisent que la radicalisation ne permet pas d’expliquer la formation de ce petit groupe : il y a une greffe sur des réseaux préexistants (famille, amis, quartier) : il n’est donc pas question uniquement d’idéologie. Partager les mêmes idées ne suffit pas pour aboutir à la formation de pareil petit groupe : pour elles, il n’y a pas de facteur unique mais bien un puzzle.

Elles identifient 4 bulles présentes dans ce puzzle de la radicalisation :

  1. Une bulle macro, à savoir un contexte idéologique : il s’agit d’une vision d’interprétation du monde qui part de l’identification de tel individu à un groupe qui est présenté comme humilié, tel que cela est véhiculé par les vidéos de propagande. Ces personnes partagent une préoccupation géopolitique mais peu militante. Elles n’ont pas confiance en les institutions, même les autorités religieuses sont considérées par elles comme dépassées. L’E.I. a réinscrit des individus dans un scénario mythique, en convoquant par exemple la notion de khalifat. Cette vision a permis d’offrir à certains individus un moyen d’action et de vengeance, par exemple contre l’humiliation présentée comme subie par les parents de ceux-là lorsqu’ils ont dû immigrer. De la même manière, la colonisation est présentée sur le même schéma. Les vidéos de propagande rappellent l’histoire sous forme de boucle : les musulmans sont humiliés et persécutés, comme ils le furent quand ils ont dû fuir La Mecque pour aller fonder Médine : telle est la signification de l’hijra (« faire l’hirja »), à savoir l’Hégire, sans volonté de retour : ce cadrage est propre à l’E.I.
  2. Une bulle micro, à savoir les facteurs tenant à la personnalité de chacun, faite d’impulsivité, d’agressivité, de trajectoires diverses ; il est requis dans le processus de radicalisation que l’individu ait une disponibilité biographique, à savoir qu’il soit réceptif ; cette réceptivité débouche parfois sur la fascination ; en toute hypothèse, il n’y a pas d’explication pathologique mais c’est au contraire le rôle des émotions qui vont peser sur cette réceptivité ; alors qu’en Occident, la mort est perçue uniquement comme la fin de la vie, l’E.I. cultive une vision positive de la mort comme étant le début d’autre chose, ce qui permet de mépriser la mort ; dans leurs entretiens de recherche (voir point suivant), les deux criminologues n’ont entendu aucun radicalisé évoquer la motivation de mourir pour accéder aux « 70 vierges » mais bien de sauver « 70 personnes » ; le projet de l’E.I. est présenté comme dépassant l’individu qui peut ainsi se mettre en scène au service d’un système
  3. Une bulle de facteurs de trajectoire : dans la littérature internationale et dans les recherches que les deux criminologues ont menées sous la commande de la Fédération Wallonie Bruxelles en interrogeant librement en Belgique, en prison (en aile déradicalisation ou non) ou chez eux, une vingtaine de personnes condamnées ou poursuivies pour des faits de participation à une activité d’un groupe terroriste, ces deux criminologues ont parfois voire souvent observé des décrochages scolaires et/ou une instabilité familiale, sans pouvoir cependant tomber dans un contexte misérabiliste, qui ont renforcé les volontés ou les fragilités individuelles ; il demeure que si les discriminations qui ont été subies ou simplement constatées de visu par ces individus peut expliquer l’importance du flux des départs, ces discriminations ne peuvent absolument pas expliquer le passage à l’acte terroriste ; ce n’est pas le milieu qui peut expliquer ce passage à l’acte ; et les deux criminologies d’illustrer le propos par le cas de Najim Laachraoui qui était bon élève et d’un milieu familial correct ; le constat fait qu’au sein d’une même famille, tous les frères et sœurs ne suivent pas la même trajectoire, illustre le propos qu’au-delà d’un certain niveau de généralisation, il faut aussi compter sur des impératifs d’individualisation ; il fut observé une forme de culture liée au devoir de partir en présence de quartiers qui se vident suite à ces départs, nourrissant dans le chef de ceux qui ne sont pas encore partis un confort culpabilisant
  4. Une bulle de facteurs de socialisation : le poids de la famille pour retenir ces jeunes fut faible face à la pression des pairs, nourrissant le sentiment d’appartenir à une « tribu » ; les parents eux-mêmes furent disqualifiés dès lors qu’ils s’opposaient aux départs

C’est évidemment sur la question du passage à l’acte terroriste que les études criminologiques peinent : les deux criminologues peuvent penser que, en ce qui concerne Lachraoui, c’est certainement sa rencontre avec Oussama Atar qui fut déterminante et que pour beaucoup c’est la notion de devoir qui explique le passage à l’acte ; il est à la vérité qu’elles n’ont interviewé dans leur étude aucun radicalisé qui avait posé un acte terroriste et qui, donc, était passé à l’acte ; elles expliquent que la majorité des jeunes qui sont revenus ont finalement pensé à autre chose, déçus qu’ils étaient de leur séjour là-bas.

A une question de la Présidente, la Pr. BRION précise la relativité des notions selon la position que chacun adopte dans un conflit : ainsi, les frappes occidentales, est-il expliqué par les forces de la coalition, ont fait des « victimes collatérales », alors que l’E.I. ne les qualifie évidemment pas de la sorte : cette vue différente d’une même réalité prive ces personnes d’une aptitude à manifester de l’empathie envers les victimes « innocentes » du 22 mars 2016 ; la Pr. BRION rappelle cette évidence du droit des conflits que les héros d’un camp sont les ennemis de l’autre : ainsi, les résistants durant la guerre 40-45, héros pour le camp français, étaient-ils des terroristes selon la perception nazie.

Les deux professeures préfèrent parler d’« engagement radical violent » plutôt que de radicalisation. Elles expliquent que la Sûreté de l’Etat a recensé environ 450 personnes qui sont parties de Belgique, dont un tiers est décédé sur place et dont 228 sont revenues en Belgique ; de 2017 à fin 2018, dans le cadre de la recherche criminologique menée par elles, elles ont pu s’entretenir avec un échantillon de 20 personnes radicalisées. 

Questionnées sur la déradicalisation ou plutôt sur le désengagement, les deux criminologues expliquent en avoir rencontré : qui déçus, qui blessés, qui ayant changé d’idée ; elles mentionnent un biais à leur étude pour ce qui concerne cette réalité du désengagement exprimé par les personnes détenues, à savoir que chacun a bien compris l’enjeu que représente, dans la perspective d’un assouplissement des conditions de détention et d’un accès facilité à une libération, l’affirmation d’un désengagement.

Sont ici reproduites les réponses aux questions posées par les conseils des accusés.

  • Que pensez-vous des déclarations de Monsieur VALS après les attentats de Paris en 2015 « J’en ai assez de ceux qui cherchent des explications culturelles à ce qu’il s’est passé » « expliquer c’est en quelque sorte excuser ».

    Selon les témoins, il s’agit de discussions qui sont encore très tendues à l’heure actuelle et même malaisantes. Elles disent que des collègues qui travaillent sur le trafic de stupéfiants, on ne leur reproche pas de vouloir excuser.

    C’est pareil pour les témoins. Elles veulent comprendre et en aucun cas excuser.

    Madame Torrekens précise : « Si on est là devant vous c’est qu’on n’a pas renoncé à comprendre malgré le risque d’être demain, menacées sur les réseaux sociaux. Si on est là devant vous aujourd’hui c’est qu’on a encore la conviction que notre travail a encore un peu de pertinence aujourd’hui ».

    Si elles sont venues témoigner c’est car elles ont eu l’impression qu’elles venaient en tant que témoin expert (et donc ni à charge ni à décharge, ni pour l’accusation ni pour la défense). 
  • Est-ce que vous le croyez quand Salah ABDESLAM me dit « Moi je ne me reconnais pas quand on me dit que j’ai voulu attaquer des libertés, un mode de vie etc ».

    Aucune personne entendue ne leur a dit ça mais cela se retrouve dans la littérature de l’état islamique. Selon Madame Brion il y a une différence entre « vouloir attaquer la démocratie en tant que telle » et « vouloir faire réagir les politiques étrangères du pays en attaquant cet état démocratique ». 
  • On a parlé de la sphère de socialisation. Qu’est-ce qu’il se passe pour les balances dans le quartier ?

    C’est évidemment très mal perçu, surtout si on est dans ce qu’on appelle l’activisme à haut risque qui est nécessairement clandestin.

    Mme BRION dit que la solution pour se prémunir contre la circulation de l’information ou les fuites est notamment d’opérer avec des proches (membres de la famille ou ami très proches).

    Quand on est dans le groupe, c’est d’ailleurs très dur d’en sortir car il y a un risque de mettre sa vie en danger en partant. 
  • Pourriez-vous dire quelques mots sur la radicalisation en prison ?

    La prison est comparée à un « terreau » de la radicalisation.

    Pour mobiliser c’est important d’avoir des points de résonnance avec sa propre expérience.

    Le discours selon lequel la démocratie est un leurre fait évidemment plus mouche en prison que dehors. On a l’impression que l’état est défaillant et ce pour des tas de raisons (le témoin évoque notamment la prison de Forest qui est dans un état de salubrité catastrophique).

    La prison est un lieu de désespoir et donc un lieu de recrutement PARFAIT.

    Beaucoup de personnes ont aussi dit que la prison est un lieu où on dispose de beaucoup de temps. 
  • Est-ce une bonne solution de mettre ensemble les gens qui sont en « déradicalisation » et « en voie de radicalisation » ensemble ?

    Non, mais la prison c’est vraiment un milieu très dur et compliqué.

    Une personne qui a été en isolement très longtemps a dit aux témoins que la directrice de la prison passait tous les jours 5 minutes et que ça lui avait permis de ne pas devenir fou mais aussi de réapprendre à faire confiance. 
  • Hervé Bayingana ne peut sortir au préau qu’avec deux autres accusés (toujours les mêmes). Est-ce bon selon vous ?

    Mme Torrekens affirme que non.

    Phrase « choc » qu’elle annonce « C’est difficile de parler de principes démocratiques quand on traite moins bien des personnes que des animaux de Pairi Daiza ». 
  • Qu’attendez-vous de ce procès ?

    Mme Torrekens dit qu’elle n’a pas beaucoup dormi la veille. Mais elle espère avoir pu apporter de la « complexité » au sujet qui a été abordé aujourd’hui.

    Elle dit qu’à l’époque (en 2016) on a entendu des gens sur le conflit en Syrie ou sur le terrorisme qui n’avaient aucune compétence en la matière.

    Elle est reconnaissante envers la Cour de lui avoir permis de venir parler et de lui avoir donné du temps pour le faire.
  • Est-ce que le fait de rester et de ne pas partir était aussi quelque chose de compliqué ?

    Le témoin dit que si elles avaient fait une cartographie on aurait effectivement vu des effets de quartiers mais notamment pour les raisons sociologiques évoqués plus tôt. Car c’est plus simple de partir à 2 ou à 3, car quand on est sur place on peut appeler son ami pour dire que ce n’est pas si difficile que ça 
  • Qu’entendez-vous par engagement radical violent ?

    Pour parler de l’engagement radical violent, le témoin fait un comparatif avec les niveaux d’une pyramide. Plus on avance dans la pyramide, plus on est dans un groupe restreint et de plus en plus radicalisé.

    La radicalisation c’est passer d’un niveau à un autre niveau dans la pyramide.

    L’engagement radical violent c’est légitimer la violence.

    Le témoin fait un comparatif avec quelqu’un qui est contre la chasse. Il peut y avoir différents types d’actions (interrompre une chasse, passer à tabac les biologistes dans un laboratoire qui fait des expériences sur les animaux, mettre le feu dans une usine qui fait de la fourrure, etc.). Être simplement contre la chasse ne veut pas dire qu’on cautionne le fait de blesser quelqu’un ou de mettre le feu à son domicile.

    On peut avoir être convaincu par l’idéologie sans légitimer la violence.
  • Quand on est dans le passage à l’acte violent, est ce qu’il se passe quelque chose chez les personnes dans ce passage ?

    Dans la littérature on parle de phénomène de décharge d’adrénaline mais Mme Brion ne sait pas exactement ce qui se passe dans le corps d’un point de vue chimique etc. 
  • Est-ce que les témoins ont eu connaissance de sanctions liées au fait de terrorisme qui se sont traduites par la déchéance des droits civiques, retrait de séjour, perte de la nationalité ?

    Oui (cela peut d’ailleurs poser problèmes pour l’accès aux soins). 
  • Vous avez parlé d’attentats commis par des loups solitaires. Ici, on est face à un groupe. Selon, vous quelle est l’implication des effets de groupe sur les membres ?

    La pression par les autres membres du groupe pour ne pas se désengager est très forte.
  • Vous avez parlé de la radicalisation en prison. Pensez-vous que la détention (pour des faits autres que terrorisme) couplée à la perte d’un être cher (qu’on apprend en prison) peut favoriser le basculement vers la radicalisation ?

    Oui, la prison n’est pas un bon endroit pour faire un deuil. 

Soutien et défense

V-Europe fournit un soutien à toute victime de terrorisme qui le demande. Au moins un de nos coordinateurs est présent chaque jour au procès, et porte une veste blanche distinctive avec le logo de V-Europe dans le dos. N’hésitez pas à leur faire remarquer votre présence si vous le souhaitez. Plus d’informations sur nos coordinateurs sur le site web de V-Europe, en appelant ce numéro : +32 10 86 79 98 ou par mail : info@v-europe.org.

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